Eden s'était jetée sur son fauteuil de bureau. C'était l'un des rares moment où elle se laissait aller, abandonnant ses névroses, ses projets, ses désirs et actes calculé.
Son bureau, ou plutôt sa cellule, comme elle préférait le définir, n'était pas très grand. Derrière elle étaient exposés des bibliothèque emplis des livres de psychologie en tout genre, afin de rappeler au potentiel imbécile qu'il était dans le cabinet d'une psychologue. Un être cultivé, intelligent, qui a fait de longues études, et ceci pour donner l'illusion qu'ils sont capables, qu'ils ont les compétences, d'aider. Pour cette même raison, les murs étaient bleu-gris-clairs, afin de laisser penser que ce lieu, par sa couleur, était paisible et doux.

Elle souffla. Elle regarda l'heure. Souffla à nouveau. Regarda à nouveau l'heure, se rendant compte qu'elle avait encore oublier de retenir les minutes.
8h54
Elle avait donné rendez-vous à un certain Ange Watchmeister, pour 9h. Jeune homme de 21 ans, avec une photo d'identité plutôt sympathique à regarder, par le sourire sincère qu'il portait sur ses lèvres. Elle craignait cependant d'avoir affaire à un éternel satisfait. Rien de plus dérangeant qu'un éternel satisfait... paradoxalement.
S'attendant à le voir entrer à tout moment, Eden se redressa sur sa chaise, se saisie d'un livre à propos de l'interprétation des songes qu'elle fit mine de lire et attendit 9 heures.

Eden se trouva face à un jeune, tout aussi souriant que sur la photo qu'elle avait vu, sans surprise... L'aura qu'il dégageait était agréable, relaxante et elle hésita à peine à jouer d'humour :
- Au combat ou à l'asile, Monsieur Watchmeister, dit-elle alors en souriant.
Elle laissa son livre sur un coin de la table et se leva à sa rencontre pour lui serré rigoureusement la main.
- Bonjour et bienvenue dans mon cabinet. Ce doit être la première fois que vous venez, étant donné votre arrivé récente dans le domaine du dressage. C'est bien pour ceci que je vous ai demandé. Cet un univers sans pitié qui perturbe insensiblement la plupart des personnes. C'est pour cela que je prendrais soin de vous, si vous le voulez bien.
Elle tira un fauteuil en face de son bureau et l'invita à s'assoir avant de reprendre sa place.
- Y a t-il des choses que vous souhaitez dire ? Demander ? Des barrières à poser ? Des choses sont vous ne souhaitez pas parler ? Avant que nous entrions dans le vif du sujet...

Eden pencha la tête de coté pour réfléchir. Cet homme semblait totalement détaché de l'univers où il se trouvait. Ne voyait-il vraiment pas la nécessité d'être suivit ? Enfin... après tout, c'était l'un des buts du Colosseum : ne pas montrer à quel point les participants on des raisons de craquer psychologiquement. Poser tout cet environnement, toutes ces horreurs, comme tout-à-fait banals.
À moins que son comportement ne soit qu'une couverture... d'autant plus que son sourire, son doux visage, laissait penser qu'il pouvait se moquer de nous.
Mais s'il était vraiment ignorant... il valait mieux qu'il se fasse sa propre idée de ce qui l'entourait. Pour les objectifs personnels d'Eden, bien-sûr. Il n'y avait pas d'intention personnel, même si laisser réfléchir était un procédé productif dans la création de la paix intérieure.
Elle répondit d'abord quelques mots dans le but de le rassurer :
- Et bien si vous n'avez rien à mettre à l'écart, c'est que vous vous acceptez totalement, sans complexes. C'est bon d'être en paix avec soit même ! Et puisque que c'est le cas, vous ne devriez avoir aucun mal à suivre mes thérapie, seulement s'il y a besoin bien-sûr...
Elle entendit un instant avant de continuer. Elle ne voulait pas mettre une quelconque pression et profitait du silence donner par l'insonorisation pour donner une impression de calme.
- Essayez d'abord de répondre vous-même à la question. Que connaissez-vous des combats ? Des entrainements ? Et des conditions, raisons, de dresseurs en général ? Si vous pouviez également me donner vos motivations...

Ange regardait avec attention son nouveau médecin, s'amusant à imiter ses petits mouvements au fur et à mesure qu'elle poursuivait son "discours de bienvenue", penchant ainsi sa tête sur le côté lorsqu'elle le faisait. Il trouvait les mécaniques de ses mouvements très jolis, même si cela restait justement très mécanique. Associé à son visage un peu palot, mais néanmoins soigneusement maquillé, cela lui donnait un air de poupée grandeur nature, ce qui était très agréable à regarder.
S'arrêtant sur cette petite analyse de surface, il commença seulement à réfléchir à ce qu'elle lui disait une fois qu'elle s'arrêta de parler. Il prit une pause de penseur, se tenant la barbichette en fermant les yeux, semblant se concentrer presque ridiculement.
Ange était donc en paix avec lui-même, c'était bon à savoir même si ça ne lui apportait pas grand-chose. Afin de faciliter sa communication comme il n'avait pas grand-chose à dire finalement, il se mit à penser tout haut. Etant donné que ça devait être sa façon de penser qui l'intéressait, c'était le meilleur moyen qu'il avait de la lui montrer.


"Donc je devrais penser à voix haute. C'est certainement plus simple pour vous que de tenter d'entrer dans ma tête pour voir ce qui s'y passe.
Une thérapie si besoin.. Je ne pense pas avoir besoin d'une thérapie. Je suppose que seuls ceux qui se sentent mal en ont besoin. Et pour répondre à ma propre question, peut être que je pense faux mais.. On n'a pas besoin d'un médecin en permanence. Je suppose que vous êtes là pour soigner les petits bobo, physiques ou du coeur. Mais du cerveau ça craint un petit peu. Soigner quelqu'un pour sa façon de penser ça veux dire... qu'il pense à faire du mal, à lui-même ou a autrui. Et quand on a un tel problème on a certainement autre chose à faire que de tenter de devenir n° un du Colosseum..
Etape suivante ! Pour reprendre dans l'ordre, les combats c'est ni plus ni moins jouer à la guerre en utilisant un Pokemon comme arme. Beuh.. Cest peut-être un peu froid dit comme ça, mais si ça amuse les Pokemons et leurs Dresseurs, c'est tout ce qui compte. Pour l'entrainement, je ne veux pas être méprisant mais... personne n'impose à un Dresseur son entraînement. Les Castels proposent leurs entraînements aux dresseurs, ensuite libre à eux de les suivre ou d'abandonner. Il n'y a que les Razorshafts qui ont un entraînement difficile en permanence. Chez nous c'est plutôt de l'auto-gestion, et la passion pour le combat nous poussent à nous donner à fond avant les grands évènements. Je suppose que pour les Zaibackers c'est un peu pareil, du moins, c'est ce qu'on dit.

Ensuite... la condition de Dresseur. Bah.. je suis Dresseur et je n'ai pas l'impression qu'une force mystique m'empêche de vivre.
Et pour finir, la question fatidique, la raison qui me pousse à devenir Dresseur au Colosseum. Et bien pour être honnête, ne le répétez pas, mais ce n'est qu'un jeu. Un petit caprice personnel.
Enfin bon.. c'est tout de même assez étonnant que vous preniez tout cela avec autant de sérieux. Je suppose que c'est parce que certains ne connaissent pas ou ne respecte pas leurs limites physiques et mentales pour X raisons. Mais à ce moment, on peut penser qu'ils n'étaient pas assez doués naturellement pour devenir dresseur ici.."

Reprennant un peu ces esprits, Ange s'était aperçu qu'il avait parlé beaucoup trop, de nouveau légèrement gêné, il se frotta la tête avec un rire un peu bête avant de s'excuser.

" Enfin, désolé, je pense et m'emporte trop vite. C'était assez destructuré, mais au moins vous avez un aperçu de ce qu'il se passe dans mon crâne".